QU’Y A-T-IL DERRIERE L’HORIZON?

D’aussi lointain que mes souvenirs me laissent, les longues heures d’entrainement dans la rade de Marseille, en aviron, inversé par rapport à la progression, quittant le quai du Cercle d’Aviron de Marseille me faisant m’éloigner petit à petit d’un port immense, devenant ville, puis côte pour ne plus distinguer que de grandes courbes et quelques immeubles modernes surplombés par une Bonne Mère étincelante et majestueuse.

Quant au retour, lui, il me laissait une ligne d’horizon vaste, entre le ciel et la mer, presque hypnotique pendant de longues heures aux avirons.

Je crois que j’ai largement eu le temps de me demander, en posant mes yeux sur ce lointain quasi immobile, ce qu’il pouvait bien se cacher derrière cette ligne d’horizon énigmatique.

Car poser ses yeux sur cette ligne invite à la rêverie, au questionnement, presque à une forme de méditation. Plus on d’éloigne d’elle, plus elle devient mystérieuse, infinie et à la fois attirante.

 

Il est clair qu’elle représentait à mes yeux une ligne infranchissable, un inconnu total, la liste complète de mes peurs, la puissance des éléments, la solitude, l’aventure sous toutes ses coutures, sans bordure mais avec une certaine courbure, allure.

 

▶ Mais qu’y a-t-il vraiment derrière cette puta.. de ligne❓

 

Cette question m’a presque hantée, en mode Halloween🤪. Et puis le départ a sonné, et puis la côte a disparu de ma vue et puis rapidement je me suis retrouvé seul entre deux lignes d’horizons. Une devant moi et une derrière moi, un comble. Jamais je n’avais pensé à ça, ni ne l’avais même imaginé. Me retrouver encadré par deux lignes visuellement identiques, faites d’eau de mer et de ciel parfois amer, entre deux eaux sévères…

 

Et plus les jours passaient et plus je comprenais que derrière ces deux lignes visuelles imaginaires il n’y avait rien d’autre qu’un petit bonhomme, au milieu de nulle part, face au présent, face au jour qui passe, face à la mer qui trépasse, face à l’essentiel, lui-même.

 

Je venais de me rendre compte que c’était moi qui plus la ligne avançait, plus découvrais qui j’étais, plus je m’apprivoisais d’une certaine manière, j’apprenais pour la première fois à m’écouter, à me connaître, me reconnaître.

 

Comme si j’en avais autant appris sur moi en 42 jours en mer qu’en 42 années sur terre, lunaire❗

 

Et après un peu plus de 42 jours d’échanges et de connivence avec cette ligne, je crois humblement savoir maintenant exactement ce qu’il y a derrière…

 

Il n’y a que toi et la rencontre avec toi-même.

 

Certainement la plus belle des aventures qui soi(t)😉.

 

Alors n’hésitez pas, piratez-vous, devenez vous-même 🏴‍☠

 

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