VAR VERDON CANYON CHALLENGE 2020 INSIDE
4h du mat, masqués pour respecter les mesures sanitaires, une belle ambiance se dégage des participants, on sent une énergie retrouvée après tant d’annulation d’évènements cette année.
Le temps est idéal, septembre est nettement moins chaud que le mois de Juin (date habituelle du Var Verdon Canyon Challenge), pas trop chaud, des nappes de fraicheurs et presque un soupçon d’humidité, idéal vous dis-je !
Parcours identique à l’année dernière mais cette fois pas de bâton pour le pirate, vive les jarrets, que les jarrets, rien que les jarrets.
Départ en trombe, ça descend, pas pour longtemps, la montée du col d’Iloire arrive rapidement et la descente fait place à un dénivelé copieux de chez raide. Je croise le regard de Jean au détour d’un virage serré, l’organisateur du VVCC depuis 29 ans, dans une courbe, lui fait un signe de la main, me retourne et Bam, une branche en pleine tronche vient me rappeler que la nature est présente, ben oui suis en plein dedans, et plus résistante que mon cuir chevelu. Je saigne un peu, beaucoup, passionnément mais pas suffisamment pour stopper mon effort, à peine débuter d’ailleurs. La tête tourne un peu, mais je continue, j’avais qu’à faire gaffe après tout.
La nuit les risques sont plus nombreux et l’œil moins vif malgré la puissante luminosité de la frontale, un troisième œil, mon cul tiens. La vigilance s’impose et me rappelle qu’un rien peut tout faire basculer, d’un claquement de doigt, ou de branche en l’occurrence. Je m’accroche, je suis bien physiquement, la tête est dure, un peu rouge, mais l’envie est forte. Première alerte au bout de 30 minutes de course, c’est un message d’avertissement mon cher pirate. J’en prend bonne note, enfin je le croyais, pour la suite qui s’annonce longue, difficile et je l’espère pas trop semée d’embûches et de bûches😂.
Mais voilà déjà venir le premier ravito (organisation au top et bénévoles d’une gentillesse incroyable, j’adore la VVCC Touch, authentique, sympathique et unique), une gorgée d’eau et bingo je bascule dans la délicate descente du sentier Vaumal qui me mènera au pied des gorges après un petit vol planée dans les feuilles, sans bobo, mais deuxième alerte en moins de deux heures, il y aurait-il un message?
Le paysage grandiose qui se dessine aux premières lueurs du soleil est tout simplement époustouflant. Tout petit au milieu de cette immense canyon, le plus grand d’Europe, te remet à ta juste place et te rappelle, d’un coup d’un seul, le privilège de fouler sa caillasse piégeuse. La beauté se mérite c’est certain.
Moment cocasse et magnifique que de traverser le Verdon sur le pont suspendu qui bouge doucement sous mes pas et m’emmène sur l’autre rive en survolant les flots comme par magie. Mes chers parents je vole… Le jour pointe son nez, la luminosité est encore faible et je suis focalisé sur mes pompes, pour éviter une troisième surprise. Je rate un croisement et me retrouve sur le mauvais sentier, quel blaireau ce pirate. Au bout de 10 minutes, je me rend compte qu’il n’y a plus de rubalise et hop demi-tour pirate étourdi, j’en serais pour 1km de plus. 3ème et dernier avertissement monsieur le pirate. Reste concentré ou le Verdon va te corriger.
J’avance bien, de façon régulière, je relance dès qu’il est possible de le faire (tout ce qui est pris et bien c’est pris). D’après un bénévole croisé sur le pont d’Artuby, quel vide impressionnant limite flippant, je suis dans les 20 premiers😉 . Sur le moment je vous assure que je suis persuadé qu’il se fout de moi. Et pourtant après une montée du Grand Margès avalée avec calme et détermination malgré le 800 mètres de dénivelé positif après 50 km dans les pattes, je plonge dans la dernière descente, un peu dantesque, non sans avoir admiré la superbe vue du Lac de Sainte Croix d’un côté à pic des gorges de l’autre, endroit magique et point de vue reçu comme un cadeau, merci dame nature j’ai encore vu que tu étais toujours aussi belle et reconnaissante.
Je descends régulièrement et rapidement vers Aiguines, après 35 minutes de négatif pentu et technique, j’arrive dans le village, le bitume, la musique, la ligne d’arrivée, je passe la ligne en 8h57 à la 17ème place au général (il ne m’avait pas menti le gars du pont de l’Artuby) et premier dans ma catégorie, yeahhhh.
Quelle balade fantastique de 60 km et 4000 m D+ au milieu des gorges avec un bilan ultra positif (17 sur 240) et deux agrafes sur le crâne en guise de trophée, ça pique un peu. Merci la branche. Mais vraiment qu’elle était succulente cette bière à l’arrivée et celle là, elle a une saveur comme aucune autre.
Ici commence l’aventure
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